Depuis le mois d'avril, la situation de Jimmy soulève l'incompréhension générale.

Article paru dans la Manche Libre le 10 mai 2005

Une pétition circule dans les ports de l'Ouest

A la veille de passer son brevet, une commission administrative a déclaré, sur l'avis d'un médecin de la Marine, le jeune granvillais inapte à embarquer. Depuis, une pétition pour la réintégration de Jimmy à l'école maritime, circule dans tous les ports de l'ouest : Granville, Erquy, Port en Bessin et Saint-Malo et auprès de la population granvillaise. "Nous souhaitons essentiellement exprimer notre soutien moral à Jimmy et nous battre à ses côtés", précise Marc Dujardin, président du comité de soutien.

Cette mobilisation générale touche beaucoup la famille Hersent, qui ne comprend pas la décision des autorités. "Mon fils est tout à fait capable d'exercer son métier" indique Anne-Marie Hersent. "Ses professeurs reconnaissent ses capacités, il a même été élu à l'âge de 15 ans meilleur mousse de France et a embarqué durant un mois sur un chalutier en Hollande", ajoute la mère de Jimmy.

Pour son père, qui est à quelques années de la retraite, cette situation est révoltante. "Nous avons toujours pensé que Jimmy reprendrait le commandement de la Monaco du Nord II et ce malgré sa prothèse", explique-t-il, précisant non sans humour, "je connais un corsaire à la jambe de bois qui a même fini ministre ..."

Aujourd'hui, Jimmy n'a plus le droit d'embarquer aux côtés de son père, mais il reste souriant et déterminé. Le tribunal administratif devrait décider ou non de sa réintégration d'ici à la fin juin. En attendant la mobilisation continue : un site Internet est en cours de réalisation et le comité de soutien espère de nombreux adhérent.

Le pêcheur granvillais, âgé de 18 ans, n'a pas le droit de passer son brevet de patron de petite navigation en raison de son handicap. En 2003, à la suite d'un accident de scooter et après de nombreuses opérations, Jimmy Hersent a été amputé de la jambe gauche. Il porte désormais une prothèse qui, selon ses proches et un premier avis médical, ne l'empêche pas de pratiquer le métier dont il a toujours rêvé : patron de pêche sur le navire de son père, le Monaco du Nord II.